#TbilisiPride 2019 – Revue de Presse

Association pour la défense des droits des personnes LGBTQI+ à l'immigration et au séjour

#TbilisiPride 2019 – Revue de Presse

Du 18 au 22 juin 2019 devait avoir lieu la première Semaine des Fiertés LGBTI en Géorgie et dans le Caucase du Sud, et la capitale de la Géorgie, Tbillissi, devait accueillir la première marche des fiertés le 22 juin 2019.

Récit au jour le jour de cet événement, grâce la presse, aux prises de position des ONG et aux réseaux sociaux.

Il faut décidément se méfier du classement de la Rainbow Map [ILGA Europe] publié le mois dernier. Dotée notamment d’une loi anti-discrimination, la Géorgie y fait figure de bon élève des républiques du Caucase… Une réalité en trompe-l’œil. La communauté LGBTQ+ de cette ancienne république soviétique de 4 millions d’habitants peine ainsi à organiser sa première gay pride, prévue le 22 juin à Tbilissi, et fait face à de très sérieuses menaces.

11 juin 2019 : 360° Le magazine LGBT suisse – Les géorgiens se battent pour leur première pride

La police géorgienne a arrêté au moins huit personnes alors que des militant·es conservateurs affrontaient des manifestant·es gays et lesbiennes qui s’étaient rassemblé·es devant un bâtiment du gouvernement pour exiger davantage de soutien. La confrontation, qui a eu lieu dans la capitale géorgienne le 14 juin, intervient quatre jours avant que les défenseur·es des droits des gays prévoient d’organiser une série d’événements pour marquer la semaine des fiertés de Tbilissi. En 2013, des militant·es ont tenté d’organiser une marche contre l’homophobie à Tbilissi, mais ont été violemment attaqués par des membres de groupes conservateurs.

14 juin 2019 : Radio Free Europe – Georgian Police Detain At Least Eight As LGBT Activists Face Off With Conservative Opponents

Les organisateur·rices de la marche des fiertés LGBT de Tbilissi se sont réuni·es avec des responsables du Ministère de l’Intérieur le 17 juin. Le ministère leur a proposé d’annuler les événements pour des raisons de sécurité personnelle et de sécurité publique. Le 17 juin, l’Église orthodoxe géorgienne a publié une autre déclaration, accusant des « forces » anonymes d’utiliser la communauté LGBT à des fins politiques tout en essayant simultanément de saper la crédibilité de l’Église orthodoxe.

18 juin 2018 : Civil.ge – Organizers say Tbilisi Pride will go ahead

La semaine s’annonce difficile pour les personnes LGBT dans cette république ex-soviétique du Caucase. À l’appel d’un homme d’affaires célèbre [Levan Vassadze], et avec le soutien tacite de l’Église orthodoxe de Géorgie, un « Conseil des vrais hommes » a été mis sur pied (et armé) pour tâcher d’ « éradiquer le péché et l’hérésie ». Des « milices populaires » sont en train de se constituer à Tbilissi pour lutter contre la communauté LGBT et défendre les « valeurs traditionnelles ».

19 juin 2019 : Courrier international – Des milices armées se constituent en Géorgie contre les LGBT

Les autorités géorgiennes doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour assurer la sécurité des personnes qui participeront à la première Marche des Fiertés lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI) à Tbilissi, en Géorgie, a déclaré Amnesty International à la veille de cet événement (prévu pour ce week-end), alors que la police géorgienne a affirmé qu’elle ne serait pas en mesure de protéger les participants.

21 juin 2019 : Amnesty International – Géorgie. La première Marche des Fiertés LGBTI dans le sud du Caucase est un test décisif pour les autorités

« Le ministère des affaires intérieures a rencontré les organisateurs de cette marche et leur a suggéré d’annuler l’évènement », explique Nina Walch [Amnesty International France]. Pourquoi ? « Car la police ne serait pas en mesure d’assurer la sureté des participants. ». « C’est pourtant à l’Etat de prendre toutes les mesures pour protéger la marche des fiertés », s’agace la militante. « Alors certes, le ministère des affaires intérieures a ouvert une enquête pour ‘création de formation illégale’, abonde-t-elle. Mais d’un autre côté ils suggèrent aux organisateurs de la Pride de ne pas marcher. Le gouvernement promeut des lois mais, dans les faits, il ne se passe rien. C’est totalement contradictoire. »

21 juin 2019 : Têtu – En Géorgie, une « milice populaire armée » menace les personnes LGBT+

A la faveur d’un revirement de situation inattendu, les groupes haineux pro-russes ont perdu la bataille dans l’espace public. Le 20 juin, les Géorgien·nes se sont réveillés et ont vu le député orthodoxe communiste russe Gavrilov s’adresser en russe depuis le siège du président du Parlement géorgien à l’Assemblée interparlementaire sur l’orthodoxie que la Géorgie accueillait depuis la veille. D’abord, les députés de l’opposition ont bloqué le présidium du Parlement dans la matinée. Entre-temps, des militant·es ont commencé à se rassembler à l’intérieur et à l’extérieur du Parlement pour protester depuis ce matin-là aussi. Les responsables du parti au pouvoir se sont également sentis « insultés » lors de la visite de Gavrilov au Parlement. Dans un climat politique tendu, les organisateurs de la Tbilissi Pride ont reporté la marche pour un temps incertain. De nombreux géorgien·nes LGBTQ, y compris les organisateurs de la Pride, étaient présents aux manifestations anti-occupation, exigeant toutefois la démission du ministre Gakharia.

10 juillet 2019 : Civil.ge – A story of one march Pride, Shame and Georgia’s Future

La marche des fiertés de Tbilisi était censée avoir lieu le 8 juillet 2019, mais les organisateur·rices ont dû changer de date. Auparavant, suite à l’annonce d’une marche des fiertés LGBTI, des groupes de haine ont attaqué les bureaux des militants LGBTI. L’attaque a entraîné une évacuation par la police le 19 juin. En juillet, les organisateur·rices de la marche ont rencontré des membres de l’église orthodoxe.

8 juillet 2019 : Gaystar News – Tbilisi Pride postponed, activists fly rainbow flag above anti-LGBTI rally

La marche des fiertés LGBTI de Tbilissi, qui devait se dérouler plus tôt dans la journée, a été annulée « en raison de menaces croissantes », alors que des ecclésiastiques, des groupes nationalistes et leurs partisan·es se sont rassemblé·es à différents endroits de Tbilissi pour empêcher la manifestation de se dérouler.

8 juillet 2019 : Agenda.ge – Tbilisi Pride disrupted again, clerics, nationalist groups on alert on Tbilisi streets 

« Malgré le fait que le Ministère de l’Intérieur n’ait pas endossé la sécurité des participant·es, et les menaces de mort émanant de groupes radicaux homophobes et néonazis pro-russes, nous avons quand même décidé de marcher. Nous sommes des citoyen·nes égaux·ales de ce pays et l’espace public nous appartient aussi », a déclaré Tamaz Sozashvili, l’un des organisateur·rices de la marche des fiertés LGBTI à Tbilissi, avant l’événement. Le 8 juillet, cependant, il a été annoncé que la marche avait été annulée après une « fuite d’information » en ligne du lieu de l’événement. Plusieurs rues proches de l’endroit où cela allait se passer ont été immédiatement occupées par des manifestant·es homophobes.

22 juillet 2019 : Dazed – Tbilisi’s defiant LGBTQ+ youth staged a guerrilla Pride event

Selon les organisateur·rices, environ 40 militant·es et sympathisant·es de l’organisation non gouvernementale Tbilisi Pride se sont rassemblé·es devant le ministère de l’Intérieur le 8 juillet, réclamant la démission du ministre de l’Intérieur Giorgi Gakharia et organisant une petite marche devant le ministère. ‘Gakharia nous a dit qu’il ne garantirait pas notre transport vers le lieu et qu’il ne ferait pas appel à des policiers pour nous protéger. Il nous a laissé face à face avec ces groupes violents qui ravagent dans les rues de Tbilissi’, a déclaré Tamaz Sozashvili. Plus tôt le 8 juillet, des activistes de la marche de la fierté LGBTI à Tbilissi ont accroché un drapeau LGBTQ à un drone qui a survolé la manifestation de groupes de haine pro-russes devant le bâtiment du Parlement.

8 juillet 2019 : Civil.ge – First Ever Impromptu Pride Parade Held in Tbilisi


Improvisé au nez et à la barbe de groupes radicaux violents, un défilé LGBTQ+ devant le Ministère de l’intérieur a clos une première Pride de Géorgie mouvementée. Après le report de la « Marche de la dignité » initialement prévue le 22 juin, cette première Pride de Géorgie a livré un dernier baroud d’honneur, ce lundi. Une vingtaine de militant·es ont symboliquement marché autour du Ministère de l’intérieur, situé en périphérie de la capitale.

8 juillet 2019 : 360° Le magazine LGBT suisse – Le pied-de-nez final de la Tbilisi pride

Lorsque les organisateur·rices de la marche de la fierté LGBTI à Tbilissi ont demandé la protection de la police face à des menaces contre les homosexuel·les, la police a de nouveau refusé de la garantir. Lévan Vasadze, membre de l’extrême droite qui, avec ses partisan·es, a publiquement appelé à la violence contre la communauté LGBTI et la marche des fiertés de Tbilissi, n’a fait face à aucune poursuite. De même, les manifestations et les actions violentes de la marche géorgienne [extrême droite] sont restées impunies.

7 août 2019 : OC Media – Georgia’s government is failing to take on right-wing extremism

L’annulation de cet événement, le manque de protection des militant·es par les autorités géorgiennes et l’absence de poursuite contre les membres des milices armées illustrent combien la Géorgie est l’un des pays #PasSiSûrs pour les personnes LGBTI.